I'm wondering if

Si elle a reçu ma lettre. Encore des questions, toujours des questions. Je me demande si elle n'a pas pris peur en la lisant. Peur de quoi ? Je ne sais pas, peur de mes quelques mots d'introductions, venus du coeur et pourtant qui sait.

Peur de ce qu'elle a pu lire et/ou comprendre entre les lignes. Parce que nous autres, lisons toujours à demi-mots, comme nous parlons à mi-voix et comme nos chants s'élèvent toujours, le soir, dans des langues étranges qui ne sont pas faites pour être comprises avec les oreilles mais avec nos sens et avec le coeur.

J'écoutais hier soir, un certain disque, de la musique médiévale, et je songeais à part moi que ces mélodies, ces harmoniques, ressemblaient forts aux nôtres, il y si longtemps déjà. Quand nos chants s'élevaient, pures sur le quai d'une gare, dans une nuit qu'avait déserté toute émotion humaine, dans une nuit rempli des lumières de bâtiments hostiles, de bâtiments humains. Quand nous étions et le chasseur et la proie.

Ces chants d'obsidienne qui ont résonné, tranchants et durs, dans des moments plus que difficiles, plus que pénibles, dans ces moments où nous avons amenés nos âmes au plus près du point de non-retour.

De ces étages à monter, tout en haut de la tour, là bas, au nord.